En hommage à l'écrivain José SARAMAGO
Prix Nobel de littérature, le grand écrivain portugais José SARAMAGO est décédé ce vendredi 18 juin 2010 dans sa maison de Lanzarote (l’une des îles Canaries), où il s’était exilé après le scandale qu’avait suscité dans son pays – le très catholique Portugal – son « Evangile selon Jésus-Christ » en 1993.
Né en 1922 dans une famille très pauvre de paysans sans terres à Azinhaga, SARAMAGO était en fait un « surnom » qui désigne une mauvaise herbe dont se nourrissaient les miséreux en période de disette. Il aurait normalement dû porter le nom de son père – de Sousa – mais une erreur administrative autant bizarre qu’étrange lors de l’établissement de son état civil lui attribua ce curieux patronyme.
Après des débuts littéraires obscurs, comme son compatriote PESOA, c’est au cours des années 1980 qu’il se fit connaître et reconnaître, jusqu’à la consécration du Nobel en 1998.
Critique radical athée et d’une lucidité « prophétique » sur les dérives d’un siècle où les valeurs humaines sont de plus en plus bafouées au profit d’une oligarchie sans scrupules ni vergogne, il n’hésitait pas à prendre vigoureusement cause pour dénoncer les supercheries et les dissimulations des hommes politiques (Berlusconi, parmi d’autres, en prit pour son grade) ainsi qu’une construction européenne à la botte d’un ultralibéralisme des plus cynique (1).
Un homme libre, lucide, et courageux, comme je les apprécie tant.
(1) Le dernier numéro de juin 2010 du Monde diplomatique est très éclairant et bien documenté à cet égard, de quoi déciller les yeux des citoyens/électeur/consommateurs qui s’imaginent naïvement vivre en démocratie et dans un marché libre régulé par des législateurs !
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La photo a été prise dans la soirée du 17 juin 2010 devant la gare de Liège-Guillemins.
Le lendemain matin, ce détournement publicitaire particulièrement lucide avait déjà été nettoyé au Karcher, un engin fort apprécié par un certain Nicolas Sarkozy...
C’est vraiment dommage, car ce texte méritait – tant la manipulation du peuple est intense et sournoise - une réflexion citoyenne approfondie !